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jeudi 7 mai 2015

La France doit aider un militant anti-esclavage détenu



Biram Dah Abeid est président d'une ONG de lutte contre l'esclavage en Mauritanie. En 2013, il a été successivement lauréat du Prix des Nations unies pour la cause des droits de l’homme et du Prix Front Line Defenders pour les défenseurs des droits de l’homme en danger.

Biram Dah Abeid, homme politique et militant antiesclavagiste de renommée internationale, est en prison à Aleg alors qu’il devrait être en liberté. Le 15 janvier 2015, le tribunal de Rosso l’a condamné à deux ans de prison pour « rassemblement illégal » et « refus de se soumettre aux ordres des autorités administratives ». Il avait été arrêté le 11 novembre 2014 alors qu’il venait de rejoindre, dans les environs de Rosso, ses militants qui menaient une campagne pacifique de sensibilisation au sujet du droit à la terre pour les descendants d’esclaves.

Biram Dah Abeid a été arrêté arbitrairement et condamné injustement pour avoir exercé ses droits de rassemblement pacifique et d’association. Ses avocats ont fait appel.

Depuis 2013, les autorités mauritaniennes malmènent constamment l’IRA et ses membres. Cette association n’est toujours pas reconnue. Ses manifestations publiques sont régulièrement interdites ou réprimées. Ses membres font fréquemment l’objet de violences physiques, d’arrestations et de détentions arbitraires et de sanctions judiciaires iniques. L’IRA et son président charismatique gênent. Les actions de lutte contre l’esclavage qu’ils entreprennent pacifiquement sur le terrain rappellent que l’esclavage est un problème grave non encore résolu en Mauritanie. Les autorités mauritaniennes considèrent a contrario que l’esclavage n’existe quasiment plus dans le pays. Embastiller son président et ses membres, c’est donc s’assurer de l’arrêt des activités de l’IRA et du silence de ces derniers. 

Une mobilisation internationale à laquelle la France doit se joindre

Le 10 mars, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a indiqué qu’il était profondément préoccupé par la sévérité de la peine prononcée contre Biram Dah Abeid et qu’il appelait à sa libération. Trois mois auparavant, le 18 décembre 2014, le Parlement européen avait condamné, dans une résolution, son « arrestation et maintien en détention » et demandé « sa mise en liberté immédiate ». Le 19 décembre 2014, la France indiquait suivre avec attention la situation de Biram Dah Abeid et rappelait succinctement son attachement à la liberté d’expression, d’association et de manifestation pacifique, ainsi qu’au respect des droits de la défense et au droit à un procès équitable. Jusqu’à ce jour, les autorités françaises ne se sont pas encore prononcées publiquement sur la condamnation de Biram Dah Abeid. Elles n’ont pas non plus appelé publiquement à sa libération. L’ACAT s’est rendue en Mauritanie en décembre dernier. Elle a notamment rencontré l’épouse de Biram Dah Abeid pour lui exprimer son soutien.

La condamnation de Biram Dah Abeid à deux ans de prison n’est pas acceptable. Il est impératif que la France fasse entendre sa voix afin de demander la libération de Biram Dah Abeid. Nous devons nous mobiliser en ce sens auprès de François Hollande.


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