Biram Dah Abeid
est président d'une ONG de lutte contre l'esclavage en Mauritanie. En 2013, il
a été successivement lauréat du Prix des Nations unies pour la cause des droits
de l’homme et du Prix Front Line Defenders pour les défenseurs des droits de
l’homme en danger.
Biram Dah Abeid, homme politique et militant
antiesclavagiste de renommée internationale, est en prison à Aleg alors qu’il
devrait être en liberté. Le 15 janvier 2015, le tribunal de Rosso l’a condamné
à deux ans de prison pour « rassemblement illégal »
et « refus de se soumettre aux ordres des
autorités administratives ». Il avait été arrêté le 11 novembre
2014 alors qu’il venait de rejoindre, dans les environs de Rosso, ses militants
qui menaient une campagne pacifique de sensibilisation au sujet du droit à la
terre pour les descendants d’esclaves.
Biram Dah Abeid a été arrêté arbitrairement
et condamné injustement pour avoir exercé ses droits de rassemblement pacifique
et d’association. Ses avocats ont fait appel.
Depuis 2013, les autorités mauritaniennes
malmènent constamment l’IRA et ses membres. Cette association n’est toujours
pas reconnue. Ses manifestations publiques sont régulièrement interdites ou
réprimées. Ses membres font fréquemment l’objet de violences physiques,
d’arrestations et de détentions arbitraires et de sanctions judiciaires
iniques. L’IRA et son président charismatique gênent. Les actions de lutte
contre l’esclavage qu’ils entreprennent pacifiquement sur le terrain rappellent
que l’esclavage est un problème grave non encore résolu en Mauritanie. Les
autorités mauritaniennes considèrent a contrario que l’esclavage n’existe
quasiment plus dans le pays. Embastiller son président et ses membres, c’est
donc s’assurer de l’arrêt des activités de l’IRA et du silence de ces derniers.
Une mobilisation
internationale à laquelle la France doit se joindre
Le 10 mars, le Haut-Commissariat aux droits
de l’homme des Nations unies a indiqué qu’il était profondément préoccupé par
la sévérité de la peine prononcée contre Biram Dah Abeid et qu’il appelait à sa
libération. Trois mois auparavant, le 18 décembre 2014, le Parlement européen
avait condamné, dans une résolution, son « arrestation et maintien en
détention » et demandé « sa mise en liberté
immédiate ». Le 19 décembre 2014, la France indiquait suivre avec
attention la situation de Biram Dah Abeid et rappelait succinctement son
attachement à la liberté d’expression, d’association et de manifestation
pacifique, ainsi qu’au respect des droits de la défense et au droit à un procès
équitable. Jusqu’à ce jour, les autorités françaises ne se sont pas encore
prononcées publiquement sur la condamnation de Biram Dah Abeid. Elles n’ont pas
non plus appelé publiquement à sa libération. L’ACAT s’est rendue en Mauritanie
en décembre dernier. Elle a notamment rencontré l’épouse de Biram Dah Abeid
pour lui exprimer son soutien.
La condamnation de Biram Dah Abeid à deux ans
de prison n’est pas acceptable. Il est impératif que la France fasse entendre
sa voix afin de demander la libération de Biram Dah Abeid. Nous devons nous
mobiliser en ce sens auprès de François Hollande.
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